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Fiche pratique
Vérifié le 17/10/2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)
La rupture conventionnelle permet à l'employeur et au salarié en contrat à durée indéterminée (CDI) de convenir d'un commun accord des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie. La rupture conventionnelle individuelle ou collective est possible sous conditions et indemnisation. Une procédure légale fixe les démarches à respecter (rédaction d'une convention de rupture et validation par la Direccte).
La rupture conventionnelle constitue le seul mode de rupture du contrat de travail à l'amiable. Le salarié qui signe une rupture conventionnelle avec son employeur perçoit une indemnité de rupture. Il a également droit aux allocations de chômage (s'il en remplit les conditions d'attribution).
La rupture conventionnelle est ouverte au salarié employé en CDI dans le secteur privé. Elle concerne le salarié protégé ou non.
Le dispositif ne s'applique pas aux salariés en CDD ou en contrat temporaire.
La rupture conventionnelle ne peut être envisagée que par un commun accord. L'employeur ne peut pas imposer une rupture conventionnelle au salarié. De même, le salarié ne peut pas l'imposer à l'employeur.
Dès lors que la rupture du contrat est envisagée d'un commun accord, la rupture conventionnelle est possible en cas de situation conflictuelle entre le salarié et l'employeur. Ceci même lorsqu'une procédure de licenciement du salarié est en cours.
Toutefois, la rupture conventionnelle est annulée par le juge si le salarié établit qu'elle a été signée alors que son consentement n'était pas libre. C'est le cas, par exemple :
Dans ce type de situations, le salarié est en droit de percevoir les indemnités prévues en cas de licenciement injustifié (sans cause réelle et sérieuse).
Même en cas d'accord entre les parties, la rupture conventionnelle est interdite dans les cas suivants :
Le ou les entretiens permettent de définir les conditions de la rupture (date de la rupture, montant de l'indemnité versée par l'employeur, préavis à effectuer ou non). Ces conditions doivent être fixées dans une convention de rupture.
C'est la 1
Les conditions de convocation à l'entretien sont librement fixées par les parties (date, heure, lieu).
Lors de chaque entretien, le salarié peut se faire assister par :
Le salarié doit alors en informer l'employeur préalablement (par écrit ou oralement).
Lors de chaque entretien, l'employeur peut se faire assister par :
Si l'employeur décide de se faire assister durant un entretien, il doit en informer le salarié préalablement (par écrit ou oralement).
La convention de rupture conventionnelle fixe les conditions de la rupture du contrat de travail, qui sont librement définies par l'employeur et le salarié. Cette convention prévoit notamment :
L'employeur doit remettre un exemplaire de la convention au salarié. Le non-respect de cette obligation permet au salarié d'obtenir l'annulation de la rupture conventionnelle et le versement des indemnités de licenciement injustifié (sans cause réelle et sérieuse).
Le salarié et l'employeur doivent signer la convention de rupture conventionnelle.
L'employeur et le salarié disposent d'un droit de rétractation de 15 jours calendaires. Le délai débute le lendemain de la date de signature de la convention. Lorsque le dernier jour du délai tombe un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, il est prolongé jusqu'au 1
Un simulateur permet de déterminer la date de fin du délai de rétractation :
Simulateur
Rupture conventionnelle - Calcul du délai de rétractation
Ministère chargé du travail
Attention :
pour des raisons de preuve, en cas de litige, il est préférable que le salarié ou l'employeur qui souhaite se rétracter adresse un courrier par lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR).
En l'absence de rétractation dans le délai prévu, la convention doit être adressée à l'administration pour obtenir sa validation. La procédure de validation de la convention varie selon que le salarié est protégé ou non.
L'employeur ou le salarié adresse une demande d'homologation de la convention de rupture :
Le formulaire est à adresser à la Direccte.
La Direccte dispose d'un délai de 15 jours ouvrables, à partir du lendemain du jour ouvrable de la réception de la demande, pour vérifier la validité de la convention. Si le dernier jour de ce délai tombe un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, il est prolongé jusqu'au premier jour ouvrable suivant.
Si la Direccte n'a pas répondu dans le délai de 15 jours, la convention est homologuée.
En cas de refus d'homologation, la Direccte doit motiver sa décision (notamment en cas de non respect d'une étape de la procédure ou de doute sur le libre consentement des parties).
À savoir
tout recours concernant la convention, son homologation ou le refus d'homologation doit être présenté au conseil de prud'hommes dans les 12 mois suivant la date d'homologation de la convention.
La convention de rupture concernant un salarié protégé est soumise non pas à homologation, mais à autorisation de l'inspecteur du travail.
Formulaire
Demande d'autorisation d'une rupture conventionnelle d'un contrat de travail à durée indéterminée (CDI) d'un salarié protégé
Cerfa n° 14599*01
Accéder au formulaire (pdf - 235.3 KB)
Ministère chargé du travail
La convention est adressée à la Direccte par l'employeur.
L'inspecteur du travail doit s'assurer de la liberté de consentement des parties (en vérifiant notamment qu'aucune pression n'a été exercée en lien avec le mandat du salarié protégé).
À défaut de réponse de l'inspecteur du travail dans un délai de 2 mois, la demande d'autorisation est considérée comme rejetée.
À savoir
tout recours (gracieux, hiérarchique ou contentieux) doit être présenté dans les 2 mois suivant la décision de l'inspecteur du travail.
Tant que le contrat n'est pas arrivé à expiration, le salarié poursuit son activité dans les conditions habituelles.
Il peut prendre des congés payés durant cette période.
Quelle que soit son ancienneté, le salarié qui signe une rupture conventionnelle homologuée perçoit une indemnité spécifique de rupture conventionnelle, à l'issue de la rupture du contrat. Elle ne peut pas être inférieure à l'indemnité légale de licenciement.
Le calcul de l'indemnité spécifique varie en fonction de l'ancienneté et de la rémunération. Vous pouvez estimer le montant de votre indemnité en utilisant le simulateur de calcul de l'indemnité spécifique de rupture conventionnelle :
Simulateur
Simulateur de calcul de l'indemnité de rupture conventionnelle
Ministère chargé du travail
La date de fin du contrat est prévue dans la convention de rupture.
Le salarié n'est pas tenu d'effectuer un préavis.
L'employeur doit remettre au salarié les documents suivants :
Le salarié perçoit l'indemnité de congés payés, s'il n'a pas pris tous les congés acquis à la date de rupture du contrat.
Si le contrat de travail prévoit une clause de non-concurrence, la contrepartie financière est due (sauf renonciation à la clause).
À l'issue du contrat, le salarié a droit aux allocations chômage s'il remplit les conditions permettant d'en bénéficier.
La rupture conventionnelle dite collective ne peut pas être proposée par les salariés à leur employeur. En effet, seul l'employeur peut avoir l'initiative de la négociation d'un accord collectif portant rupture conventionnelle collective.
La rupture conventionnelle collective n'est réalisée que dans le cadre d'un accord collectif. Les ruptures d'un commun accord qui en découlent ne peuvent pas être imposées par l'une ou l'autre des parties.
Le salarié candidat à l'accord de rupture conventionnelle collectif donne son accord par écrit selon les conditions de transmission fixées par l'accord collectif.
Le salarié qui signe une rupture conventionnelle collective avec son employeur perçoit une indemnité de rupture. Il a également droit aux allocations de chômage, s'il en remplit les conditions d'attribution.
Tous les salariés ne peuvent pas se porter candidat à la rupture conventionnelle collective. Les conditions qui doivent être remplies par le salarié pour être candidat sont fixées par l'accord portant rupture conventionnelle collective.
Le salarié qui se porte candidat à la rupture conventionnelle collective donne son accord écrit.
Le salarié n'a aucune obligation à être candidat à la rupture conventionnelle collective.
Si toutefois le nombre de salariés candidats était supérieur au nombre maximal de départs envisagés, les potentiels candidats au départ sont départagés en fonction de critères. Ceux-ci sont fixés dans l'accord portant rupture conventionnelle collective.
À noter
si un salarié protégé est concerné par un accord collectif de rupture conventionnelle, l'autorisation de l'inspection du travail est obligatoire. Si un médecin du travail est concerné par un accord collectif de rupture conventionnelle, l'autorisation de l'inspection du travail est obligatoire, après avis du médecin inspecteur du travail.
Un accord collectif portant rupture conventionnelle collective définit les clauses encadrant les conditions de la rupture d'un commun accord du contrat de travail qui lie l'employeur et le salarié.
L'employeur doit au préalable :
Service en ligne
Portail PSE-RCC (Plan de sauvegarde de l'emploi-Rupture conventionnelle collective)
Ministère chargé du travail
L'accord collectif doit obligatoirement indiquer les éléments suivants :
L'accord doit être validé par la Direccte. L'absence de réponse suivant 15 jours calendaires après la réception du dossier vaut validation. L'absence de réponse équivaut à une acceptation implicite.
L'employeur doit alors transmettre une copie de la demande de validation, accompagnée de son accusé de réception par l'administration, au CSE et aux salariés signataires de l'accord.
Si la Direccte refuse de valider l'accord, l'employeur doit présenter un nouvel accord qui prend en compte les modifications demandées.
Tant que le contrat n'est pas arrivé à expiration, le salarié poursuit son activité dans les conditions habituelles.
Il peut prendre des congés payés durant cette période.
L'acceptation par l'employeur de la candidature du salarié dans le cadre de la rupture conventionnelle collective vaut rupture du contrat de travail d'un commun accord des parties.
Le salarié bénéficie d'une indemnité de rupture qui ne peut être inférieure à l'indemnité légale due en cas de licenciement pour motif économique.
Ce mode de rupture ouvre droit à l'indemnisation chômage, dès lors que le salarié remplit conditions requises pour en bénéficier.
Par contre, dans le cadre de la rupture conventionnelle collective, le salarié n'a pas la possibilité de bénéficier du contrat de sécurisation professionnelle (CSP).
Le salarié ne bénéficie pas non plus de la priorité de réembauche qui existe dans le cadre d'un licenciement économique. L'employeur reste libre d'embaucher si sa situation financière s'améliore. Toutefois, il n'a aucune obligation de proposer un poste disponible au salarié qui a accepté une rupture conventionnelle collective.
La date de fin du contrat est prévue dans la convention de rupture.
L'employeur doit remettre au salarié les documents suivants :
Le salarié perçoit l'indemnité de congés payés, s'il n'a pas pris tous les congés acquis à la date de rupture du contrat.
Si le contrat de travail prévoit une clause de non-concurrence, la contrepartie financière est due (sauf renonciation à la clause).
À l'issue du contrat, le salarié a droit aux allocations chômage s'il remplit les conditions permettant d'en bénéficier.
Code du travail : articles L1237-19 à L1237-19-14
Rupture conventionnelle collective
Demande en ligne d'homologation d'une rupture conventionnelle (TéléRC)
Téléservice
Formulaire
Formulaire
Rupture conventionnelle - Calcul du délai de rétractation
Simulateur
Simulateur de calcul de l'indemnité de rupture conventionnelle
Simulateur
Foire aux questions sur la rupture conventionnelle d'un CDI
Ministère chargé du travail
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